Festival Printemps de Pérouges – Saint-Vulbas (FR) – 28 juin au 3 juillet 2022
28 juin 2022, jour 1
Après une p’tite paire d’heure de route, nous arrivons à Saint-Vulbas, à la Plaine de l’Ain, pour la 25èmeédition du Printemps de Pérouges. Accréditations récupérées, sécurité passée, nous découvrons le site du festival. Et là, nous apprenons les dernières nouvelles que suite à des soucis de pluie dans l’après-midi, les finitions ont pris 2 heures de retard, donc, pour parer au décalage, ils annulent tout simplement le concert de Gaëlle Buswel. Nous n’aurons pas eu la chance de l’entendre. Pas franchement top !
Le public est déjà bien nombreux devant la scène. Certains d’entre eux ont attendu 2 ans, C’est dans leur plus beau T-shirt, à l’effigie de leur groupe fétiche, qu’ils attendent, impatients que ça commence !
C’est donc au groupe Ange de lancer les festivités. 50 ans qu’il joue et ça n’a pas pris une ride ! La guitare retentit et une superbe intro laisse place à Christian Décamps, le chanteur. Poète atypique, toujours fagoté de son manteau noir et de son chapeau vissé sur la tête, le personnage est charismatique à la voix envoutante. Sur du rock progressif, Il joue avec les mots, bien entouré de son fils, Tristan, au clavier, et des autres musiciens, qui chacun à leur tour y va de son solo ! C’est beau, c’est bon, ça fait du bien !
Il ne faut pas faire attendre la tête d’affiche de la soirée !
21h30 pille, Deep Purple débute avec Highway Star, le ton est donné. Après quelques chansons, la voix de Ian Gillan est là et bien là ! La formation du groupe est légèrement modifiée par l’absence de Steve Morse et remplacer par le nom moins talentueux Simon MCBride, pour quelques dates. Ces légendes enchainent leurs tubes planétaires et quelques titres de leur dernier opus. Ils ont la forme, certes, ils ne courent pas sur scène, certes, mais ça joue bien et le public les apprécie à sa juste valeur.
29 juin 2022, jour 2
Ça a bien roulé, il fait beau, il fait chaud, on est prêt pour passer une bonne soirée, mais surtout à savoir qui notre photographe pourra shooter ! Et ben … pas Sting pour ce soir !
Fou, imaginatif, extravagant, déjanté, Franck Carducci and The Fantastic Squad bondissent sur scène. Un brin pailleté, un brin fluo, on ne sait pas trop où on va, mais on y va ! Pop rock psychédélique, frais et festif, au son particulier du themerine, instrument qui réagit grâce au contact à distance des membres et du corps (sensuelle de la chanteuse/choriste). On est complètement emporté par le son et le sourire de la batteuse, par l’hybride guitare/basse, et surtout avec ce combo, tous bien habités ! Leur univers musical embarque le public et nous dès les premières notes. C’est trop ‘’ topissime ‘’ !
Changement de plateau, changement de style et d’ambiance, portrait tout craché de son père, Joe Sumner, accompagné de sa guitare, nous propose un moment un peu plus intimiste. Son folk bien appuyé, en étroite union avec son public. Il nous captive, seul sur cette immense scène. Chapeau bas !
Selon les dires, 15’000 personnes sont présentes pour cette soirée et attendent, collé-serré, la tête d’affiche ! La plaine de l’Ain est impressionnante à voir surtout depuis le haut des gradins.
N’ayant pas eu l’autorisation de shooter Sting, nous sommes heureux de pouvoir apprécier ce concert, au son et aux lumières tout en finesse. Que de monde, que de monde !
Demain est un autre jour. On croise les doigts, pour la météo qui semble être capricieuse et à nouveau pour les droits à l’image !
30 juin 2022, jour 3
Les nuits sont courtes mais quand on aime….
Un email plutôt dans l’après-midi ravi notre photographe, car il valide l’autorisation de prendre en photo les deux premières chansons du show de Kiss.
C’est donc avec une joie certaine que nous prenons une fois de plus le chemin du festival.
Houlà ! ça s’annonce humide… Gros orage sur la route qui nous fait frissonner et imaginer le pire.
Arrivé sur place et garé dans le parking qui nous est réservé, nous croisons une horde de fans plus ou moins grimés ‘’à la Kiss’’, tandis que d’autres affiches fièrement un t-shirt des vedettes américaines.
Bon, la pluie s’invite à nouveau…et quelle pluie ! Tous se mettent à l’abri tant bien que mal, sous les arbres ou enfilent leurs pèlerines. Les maquillages coulent déjà.
Les portes tardent à ouvrir, 6’000 personnes s’impatientent après plus d’une heure et demi de retard. On apprend qu’une décision doit être prise par la préfecture de l’Ain qui donnera le feu vert ou non à cette soirée, car la région est en vigilance orange côté météo…
Finalement, c’est à 19h30 que la sécu ouvre les barrières. On vous laisse imaginer la précipitation du public pour ‘’choper’’ la meilleure place en devant de scène.
Un épisode malheureux qui fait que le groupe des Foxies Ladies ne jouera pas ce soir. Même scénario qu’avec Gaëlle Buswel mardi soir.
C’est à la talentueuse guitariste Laura Cox et son band d’ouvrir sous une pluie battante cette soirée. Ils font le taf durant 1h. C’est franchement du bon rock, bien rythmé. Le jeu des deux guitares lead est de haut niveau, la rythmique n’est pas en reste, ça balance grave. Les morceaux s’enchainent ce qui fait pressentir que derrière, la machinerie Kiss pousse à ne pas prendre un poil de retard.
On y est ! Le drap à l’effigie du groupe prend place afin de cacher la scène des derniers préparatifs. 21h30 est l’heure officiel du début du concert…la pluie tombe…tombe. Le temps passe avec des morceaux de hard légendaires que tous peuvent reprendre en chantonnant plus ou moins à tue-tête. Une demi-heure plus tard, le public commence à groumer sur un fond d’AC/DC. Dans le staff photographe on s’interroge sur la potentielle annulation du concert. Mais nan ! Y peuvent pas hein !!! Notre photographe orne fièrement son badge ‘’Kiss photo pass’’ et y croit dur comme fer !
22h15, le couperet tombe, un homme arrive des backstages et met ses bras en forme de croix et nous avise que le concert est annulé. Ben merde alors ! Suivit d’un autre, sur la scène, plein de courage, micro à la main, annonce à la foule, que pour des questions de sécurité évidentes, due à la pluie, le management du groupe a décidé d’annuler le show de ce soir. Nous n’épiloguerons pas sur le pourquoi, le à cause de, ou autres remises en question de cette décision.
C’est le cœur gros que le public, visage fermé et délavé, pour certain, s’en retourne tremper jusqu’aux os.
Demain, le soleil revient et la chanson française sera mise à l’honneur.
1er juillet 2022, jour 4
Quand nous arrivons à la Plaine de l’Ain et que l’on regarde le ciel, on a peine à croire à toute l’eau qui nous est tombé sur la tête hier ! Par contre, quand on voit tout le foin parsemé, par-ci par-là, sur la boue et la gadoue … non ce n’était pas un rêve !
Aujourd’hui, il fait beau, pas trop chaud, c’est top pour passer une bonne soirée, où la langue de Molière est à l’honneur ce soir.
19h, ça commence, pour la 3ème année, avec le Tremplin Kid’s Tonic Live à l’image de The Voice Kid’s, mais sans les fauteuils. Chacun leur tour, en duo, les jeunes chanteurs /euses prometteurs/euses, envoient leur plus belle voix, pour finir, tous ensemble, avec dernière chanson. Lequel ou laquelle d’entre deviendra ‘’ la star ‘’ de demain !
Si tôt rentré, si tôt sorti de scène, 30’ ça passe vite. C’est au tour de la gagnante du tremplin, Eva Perret, 15 ans, de nous faire découvrir, avec sa guitare, son univers et sa jeune vie. En deux chansons c’est un peu court, mais faut un début à tout !
Derniers réglages en finesse, un technicien, qui visiblement connaît bien l’artiste, se place devant le micro, et le monte au-dessus de sa tête. Est-ce lui qui est petit ou est-ce le chanteur qui est grand !
Après une intro sous forme de court métrage, dans le cerveau de Grand Corps Malade, il entre en scène. Du conteur au chanteur, les textes défilent sur ‘’ les chemins de traverses ‘’. Pour entrer dans son concert, les personnages du film, doivent ouvrir la porte de son cerveau ‘’spectacle vivant ‘’. Les autres portes ouvertes, représentent un peu de chaque spectateur. Il joue et est complice avec la vidéo, surtout durant les duos. L’artiste Mosimann, qui a fait tous les arrangements du dernier album ‘’ Mesdames ‘’, l’accompagne durant toute la tournée. L’harmonie et le partage, entre les deux chanteurs, est superbe et magique. Quel concert, quel claque, quel pied !
Notre photographe n’ayant pas eu l’autorisation de le shooter, nous resteront, tout de même pour terminer avec Vianney et surtout ‘’ N’attendons pas ‘’ pour nous éclater avec lui ! Décidément, la vidéo, ce soir, fait partie intégrante du spectacle ! Et ça marche. Ajoutez un light show finement réglé, c’est génial ! Habituellement seul avec sa guitare et sa boîte à rythme, il est, dans cette tournée, accompagné de deux violonistes et d’une batterie, qui amènent vraiment un plus au show. Un peu fou fou, un rien déjanté, il saute de partout et ne tient pas en place ! Super concert !
Voilà, nous avons passé une super soirée et nous nous sommes ‘’un chouilla’’ réconciliés avec le festival. À demain.
2 juillet 2022, jour 5
Le public arrive gentiment pour cette avant dernière soirée du festival. Le beau temps tient toujours et c’est tant mieux. La chanson française est à nouveau à l’honneur.
Eliot Jane se charge d’ouvrir les festivités. Légèrement intimidée, elle est accompagnée de son guitariste. Chanteuse-compositrice, elle se livre, au travers de texte sur sa vie passée dans la rue. Elle dit, que musicalement, elle ne fait partie d’aucune case, c’est tout à fait ça ! Elle est totalement habitée et très solaire. Le partage avec son public est fusionnel ! Il faudrait que ça punch un peu plus !
Francis Cabrel est en avance, ça change et c’est bien, car tout le monde est impatient de le voir, ou est-ce lui, qui est pressé de retrouver son public ! Début tout en douceur, intimiste, seul avec sa guitare, il chauffe la Plaine de l’Ain avec ses tubes connus de tous. Et puis arrive les musiciens et les choristes, et là, le concert monte en puissance, grâce à la variété des instruments. Les arrangements musicaux des vieilles chansons et des nouvelles sont juste super. Le plaisir de ce moment est partagé durant près de 2h. Quel concert, c’est le pied !
Les étoiles pleins les yeux on se retrouve demain.
3 juillet 2022, jour 6
Dernier jour de festival et la nouvelle génération est mise à l’honneur. Ça démarre, par des DJ, histoire de donner le ton à la soirée. La moyenne d’âge du public est jeune, parfois très jeune, mais ils sont déjà au taquet et chantent à tue-tête les tubes du moment !
Ce début de soirée va récompenser le tremplin RIFFX. Cette plateforme a été créée par le Crédit Mutuel, afin de soutenir les jeunes artistes en devenir, dans différentes régions et différents festivals. Suite à une centaine de vote, deux chanteurs ont été retenus.
Manon Vuoko est la première à relever le défi. Son style : musique urbaine. Elle est belle, elle est jeune et le public juvénile se retrouve dans ses textes qui parlent des problèmes, insurmontables, que tout ado perçoit comme infranchissable ! Son aplomb sur scène fait mouche.
Tiegow est le deuxième retenu de ce tremplin. 18 ans, ce jeune rappeur lyonnais est accompagné de deux chanteurs/rappeurs qui lui donnent la réplique. Les bras se lèvent et se balancent au rythme des platines. Le flot des paroles est déjà bien métrisé. Ce n’est pas trop de notre goût, mais nous apprécions le talent !
19h, Eva Queen ou simplement Eva, chanteuse de pop urbaine, est attendue par les festivaliers. Entourée de trois danseurs, elle nous fait partager ses états d’âmes et ses émotions. Dommage que ça soit sur une bande son ! Le 1er rang du public, principalement de filles, reprennent, la larme à l’œil, en écho, les chansons qu’elles connaissent par cœur !
Un gros orage s’invite au milieu du concert, ça grince au niveau des p’tits copains qui veulent rentrer mais …’’ non bébé, penses à moi ! ’ (Entendu sur le festival)
On arrive gentiment à la fin de cette semaine de festival. Tayc, chanteur crooner des temps modernes, donne le son sur du R&B et de l’afro pop. Accompagné de magnifiques danseuses qui dansent mieux que lui chante…Comme il en faut pour tous les goûts, nous décidons, comme une partie des festivaliers, de prendre la route du retour.
Pour une première, nous avons passé une belle semaine. L’organisation a dû faire face à quelques désagréments liés à la météo.
La logistique nourriture et sanitaire est peut-être à revoir afin de parer à l’affluence record du public. Les files d’attentes étaient sans fin.
Nous remercions tout le staff pour l’accueil, les bénévoles pour leur travail sans relâche et bien sûr la sécu toujours présente.
On signe volontiers pour la 26ème édition
Texte Laurence et Jacques Apothéloz
Photos Jacques Apothéloz
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